lundi 4 juillet 2011

T2-2011

Coup de coeur du deuxième trimestre avec un album sorti au début de l'année.
Il s'agit du premier album sans titre de James Blake :

Dès la pochette de l'album, le ton est mis.

Si la musique est un mélange de dub-step et de soul, c'est pourtant vers les climats froids de la cold wave que renvoie la musique de James Blake.

Concernant le chant, il fait parfois penser à Antony & The Johnsons avec une tonalité quasi gospel ou au moins connu Arthur Russell.

Une beauté sombre donc.

En extrait, une reprise de Feist, "Limit To Your Love" :

lundi 13 juin 2011

This is England : Manchester (2)

Lors du précédent message, il était question de la chanson pop immortalisée par Herman's Hermits, "No milk today", écrite par Graham Gouldman.

Ce dernier forme plusieurs groupes, entre 1963 et 1965, à Manchester, sans vraiment connaître de succès.
Par contre, il écrit pour différents groupes, et ses chansons, outre celle déjà citée, vont rencontrer un réel succès.
Notamment, la triplette de chansons écrite pour les Yardbirds en 1965 : "For your love", "Evil hearted you" et la géniale "Heart full of soul" :


En 1966, il écrit "Bus stop" pour The Hollies (autre groupe de Manchester) :


Il reprendra toutes ces chansons sur son album solo en 1968, tout en continuant à monter plusieurs groupes. Mais si Graham Gouldman est mondialement connu, c'est pour un des groupes qu'il a fondé au début des années 1970 : 10CC.

Pour beaucoup de monde, c'est le groupe d'une seule chanson, "I'm not in love" (1975) :


Pourtant le groupe savait manier l'humour (le nom du groupe désigne la quantité de sperme lors d'une éjaculation), la qualité de composition, pas très éloigné du groupe américain Steely Dan.

Stewart, Godley, Creme et Gouldman composent d'abord des chansons bubblegums qui va inspirer la variété de l'époque.
Exemple avec "Rubber bullets" (1973) :


Sur leur deuxième album, "Sheet Music" (1974), ils s'éloignent de la pop "simple" pour composer des chansons plus complexes. On parle alors de 10cc comme d'un groupe de Art Rock (?).
Extrait de l'album, "Wall street shuffle" :


L'année suivante, c'est l'énorme succès d'"I'm not in love" sur l'album "The Original Soundtrack".

En 1976, fin de la première période de 10cc avec l'album "How dare you!", illustré par "Art fort art's sake" :


Godley et Creme partent du groupe. Ils s'étaient intéressé aux illustrations des chansons du groupe. Ils mettront en image plusieurs chansons dans les années 1980, dont "Rock it" de Herbie Hancock ou "Don't give up" de Peter Gabriel et Kate Bush.

Stewart et Gouldman vont alors recruter de nouveaux memebres et sortir encore deux albums, "Deceptive Bends" (1977) et "Bloody Tourists" (1978) où ils vont s'essayer au reggae, avec "Dreadlock holiday" :


En 1979, Stewart a un accident de voiture assez important. C'est la fin du groupe, même si 10cc se reformera au cours des décennies suivantes.

samedi 28 mai 2011

RIP : GIL SCOTT-HERON (1949-2011)

Revenu l'année dernière avec un magnifique album, "I'm new here", après plusieurs années noires (prison, drogue, alcool...à, Gil Scott-Heron s'est donc éteint.
Figure importante du spoken word, mouvement à l'origine du rap, il écrivait des chansons foncièrement engagées.
C'est au début des années 70 qu'il commence à enregistrer des disques mélangeant le jazz, le funk et les rythmes africains, comme avec le morceau militant "The Revolution will not be televised" (1971) :


En 1975, il connait un vrai succès avec le funky "The bottle" :


Chanson d'actualité, "Me and the devil" (2010) :

dimanche 15 mai 2011

This is England : Manchester (1)

En remontant la Mersey, on arrive à Manchester où on risque de poser nos valises un long moment. Il faut le dire, Manchester est une ville mythique (musicalement parlant).

Agrandir le plan


Quatrième ville d'Angleterre avec 460 000 habitants, son agglomération est peuplée de plus de 2,5 millions d'habitants.
Elle doit son essor à l'industrie, notamment la production de textile et de filage de coton. Au XIXème siècle, elle est même surnommée Cottonopolis.
A partir des années 1970, comme beaucoup de villes du nord de l'Angleterre, elle connaît une forte desindustrialisation (avec un important chômage). Cependant, elle sera une des rares villes à se transformer, favorisant plutôt les services comme les banques ou les assurances. Pour autant, Manchester reste la ville la plus violente du pays.

C'est en 1963 que le groupe Herman's Hermits se forme à Manchester. Les cinq braves gars font alors dans la pop assez proche des Beatles.
Ils obtiennent leur premier hit avec la reprise "I'm Into Something Good" en 1964 :


En réalité, ce sera le seul en Grande-Bretagne. Cependant, ils vont connaitre au cours des trois années suivantes un relatif succès dans le monde.
D'abord aux Etats-Unis, avec "Mrs. Brown, You've Got a Lovely Daughter" (1965) :


Et, toujours la même année, avec "I'm Henry The VIII, I Am":


Sauf que le côté "gentils garçons" va très vite être ringardisé par les autres groupes anglais. Ainsi, la même année, les Beatles sortent quand même "Rubber Soul" autrement moins gnan-gnan, et ne parlons pas des Who avec "My generation"...

Mais c'est en 1966 qu'ils vont sortir leur hit, du moins français puisqu'il ne se classera que 7ème en Grande-Bretagne et encore moins bien aux USA : le fameux "No milk today" :


Ils continueront encore quelques années dans la même veine, mais finalement seront supplantés par un autre groupe de gentil garçon : The Bee Gees.

mercredi 4 mai 2011

This is England : Liverpool (4)

Dernière étape liverpuldienne. Il aurait pu être question de plusieurs groupes que j'apprécie : The Coral, Frankie Goes To Hollywood (au moins un album), The La's (euh... leur seul album), The Teardrop Explodes, The Lotus Eaters, The Icicle Works, les incontournables Beatles et Elvis Costello, et j'en oublie certainement.

Bref, il y avait de quoi faire. Finalement, le parcours de Ian Broudie est suffisamment intéressant pour couvrir l'histoire de la pop à Liverpool.

Il débute dans le "super-groupe" Big In Japan au moment du punk. Si le terme de "super-goupe" se justifie, ce n'est qu'à posteriori puisque plusieurs membres connaitront un succès avec leur groupe (The KLF, OMD, FGTH...). Ils ne sortiront que deux singles dont est extrait ce "Nothing special" (1978) :


Au cours des années 1980, il va se consacrer à la production. On le retrouve ainsi derrière les premiers albums d'Echo & The Bunnymen, le premier Pale Fountains, The Fall, The Icicle Works, mais également derrière ça :


En 1990, on le retrouve derrière The Lightning Seeds. Il obtiendra un bon succès avec la chanson issue de son premier album. Petite merveille pop.
"Pure" :


Fan de football (et en particulier de Liverpool), il participe à l'hymne officiel de l'équipe d'Angleterre pour l'Euro 96 et la Coupe du Monde 98, avec Three Lions qui est l'emblème de l'équipe. "Football's coming home" :


Il continue de produire notamment Terry Hall, Allison Moyet au cours des années 90, ou Texas dans les années 2000. C'est lui qui va produire les albums de The Coral, grand groupe de Liverpool.



Prochaine étape anglaise : la plus grande ville musicale d'Angleterre

mardi 26 avril 2011

R.I.P. : POLY STYRENE (1957-2011)

Quelques mois après la chanteuse des Slits, morte d'un cancer, POLY STYRENE a suivi le même chemin. Elle a commencé sa carrière au sein des furieux X-RAY SPEX.
 
Ils sortiront un premier album, "Germ Free Adolescents", en 1978 qui restera unique pendant plusieurs années et servira de modèle au mouvement rrriot girls américains des années 1990.




En extrait, "Oh Bondage! Up Yours!" :


Elle réalise un album solo en 1980, "Translucence" plus calme et musicalement assez varié. Cependant, cette britannico-somalienne va cesser toute activité musicale après qu'on l'ait diagnostiquée schizophrène (elle avait vu un rayon rose dans le ciel !). En réalité, elle découvrira plus tard qu'elle souffrait de bipolarité.
Au cours des années 90, elle reforme X-RAY SPEX mais un accident de la route stoppe son retour.

Elle avait prévu de sortir un nouvel album cette année.

dimanche 24 avril 2011

This is England : Liverpool (3)

L'histoire de THE BOO RADLEYS est celle d'un groupe formidable des années 1990 mais qui n'obtiendra aucun succès.


Le groupe se forme à la fin des années 80. Sice Rowbottom (chant/guitare), Martin Carr (guitare), Timothy Brown (basse) et Steve Hewitt (batterie) tirent le nom du groupe d'un personnage du roman "To Kill a Mockingbird" d'Harper Lee.

Les premières chansons du groupe sortent sur l'album "Ichabod and i" en 1990. Le manque de moyen a pour conséquence de rendre le son des guitares assez brouillonnes mais qui, dans le conteste du mouvement shoegaze alors à la mode en Grande-Bretagne, n'est pas un réel problème. Le chant est encore hésitant.

L'album ne restera pas dans les annales de l'histoire de la pop music. Certains morceaux intègreront la compilation "Learning to walk" comme le morceau "Kaleidoscope":


Ils signent sur le label Creation, Hewitt s'en va et est remplacé par Rob Cieka.

Malgré les déboires financiers du label causés par le gouffre économique de la production de l'album "Loveless" de My Bloody Valentine, ils se font remarquer de la presse par un accent plus psychédélique apporté à leur noisy-pop. Les guitares sont toujours aussi saturées mais le chant prend de l'assurance et on commence à entendre des mélodies.
En 1992, "Everything's Alright Forever" est très bien reçu et se classe parmi les meilleurs albums de l'année.
En extrait, "Does This Hurt?" :


Le groupe va réaliser l'année suivante son chef d'oeuvre (à l'époque on parlait de leur "Sergent Peppers"). Le groupe continue de s'intéresser au mouvement psychédélique et à l'image des Beatles, des Beach Boys mais également des moins connus Zombies ou Left Banke, vont rajouter des arrangements de cordes à leur musique.
"Giant Steps", en hommage à l'album de John Coltrane, part peut être dans tous les sens mais il se caractérise surtout par une envie de découvrir de nouveaux horizons musicaux sans se limiter.
A l'image du single "Lazarus", ils n'hésitent pas à passer du dub à la pop symphonique :


L'album suivant, "Wake Up!" (1995) marque un changement de direction puisque le groupe décide de sortir un album pop plus simple, moins alambiqué. Du reste, il sera aussi celui des premiers succès commerciaux, du moins en Grande-Bretagne.
En extrait, "Wake up, Boo!" :


Surpris par ce succès, ils décident d'enchainer avec un album plus difficile "C'mon kids" (1996) où les morceaux n'ont pas l'immédiateté du précédent album. Les nouveaux fans du groupe furent déçus, cependant, l'album est d'un très bon niveau avec des compositions assez riches. On peut même se demander si la première chanson de l'album n'est pas un petit pastiche de leur voisin de label, Oasis. En effet, Creation porte toute son attention vers les mancuniens délaissant les autres groupes du label.
En extrait, "What's in a box ?" :


En 1998, le groupe sort son sixième et dernier album "Kingsize". Le groupe est en manque total d'inspiration. L'album est assez moyen. Le chanteur décide alors de jeter l'éponge. Le groupe se sépare.

Comme les Beatles, le groupe aura duré 8 ans avec l'envie de réaliser des chansons à la fois simples et travaillés. Malheureusement, le groupe n'a pas connu le succès qu'il méritait amplement.

vendredi 8 avril 2011

This is England : Liverpool (2)

Parmi les groupes influents formé à Liverpool, on aurait pu évoquer The BEATLES, évidemment. Cependant, un autre groupe emmené par deux fortes personnalités s'est formé aux bords de la Mersey comme disent les journalistes.

Ian McCULLOCH et Will SERGEANT forment en pleine période punk le groupe ECHO AND THE BUNNYMEN.
Avec le bassiste Les PATTINSON, ils sortent le single "Pictures on my wall" en 1978. 



Au départ le groupe est assisté d'une boîte à rythme qu'ils appellent Echo, ils seront rejoints par le batteur Peter DE FREITAS mais garderont leur nom.

Leur premier album sort en 1980. Il est plutôt bien accueilli. On entend les influences des DOORS, du VELVET UNDERGROUND mais également la froideur de leur voisin mancunien JOY DIVISION.

Fort de ce succès, il enchaine avec le plus cold-wave "Heaven up here" (1981). Album très bon emmené par le single "Over the wall" :

Evidemment, ils n'ont pas fait uniquement des chansons avec "wall". Le groupe enchaine les concerts, et leur audience s'accroit de mois en mois.
On les interview souvent, et c'est à cette époque que le chanteur Ian McCULLOCH se fait surnommer Bigmouth (soit une sorte de langue de pute anglaise).

Pour la production de leur troisième album, "Porcupine tree" (1983), le groupe voit plus grand et demande à Ravi SHANKAR de jouer sur l'album, pour un résultat plutôt moyen. La voix de McCULLOCH est de plus en plus grandiloquente, un peu à l'image de BONO dans U2 (on peut par ailleurs se demander qui a pompé qui ?).
En extrait, "The cutter" (le norwegian woods à eux !) :

Ils retournent très vite en studio afin d'enregistrer leur album suivant qui restera leur plus gros succès et leur meilleur album. "Ocean rain" (1984) sort accompagné de la sublime chanson "The killing moon" :

La production de l'album est d'une subtilité étonnante, la voix de McCULLOCH s'apaise un peu. Ce qui fera d'"Ocean rain" le maître-étalon de plusieurs album de pop-rock britannique pendant une décennie (notamment "Urban Hymns" de The VERVE).
"Seven seas" :

Trois ans plus tard sort leur 5ème album et le dernier avec la formation d'origine. "Echo & The Bunnymen" est le prolongement du précédent album mais ne convainc pas. 

Le chanteur quitte le groupe pour une carrière solo assez moyenne, le batteur DE FREITAS se tue dans un accident de moto. Le groupe emmené par SERGEANT sort dans l'indifférence totale un nouvel album en 1990. Mais les héros britanniques des années 1980 (ils étaient aussi connus que U2, SIMPLE MINDS, The CURE ou DEPECHE MODE) sont passés de mode.

Il faudra attendre 1997 pour voir la reformation du groupe avec un très bon "Evergreen" qui reprendra la même formule qu'"Ocean rain". Dans ses interviews, le chanteur disait ne pas supporter que des groupes minables aient du succès en pompant le groupe... Ambiance !
En extrait, "Nothing lasts forever" :

Depuis le groupe continue son chemin en sortant régulièrement des albums assez bons (mais pas essentiels).

mardi 29 mars 2011

T1-2011

Coup de cœur du trimestre : "Let England shake" de P.J. HARVEY.


Le huitième album de la chanteuse anglaise montre qu'elle a enfin retrouvé l’inspiration depuis le très beau et sobre "White chalk" (2007). Toujours entourée des fidèles John PARISH et Mick HARVEY, l'album a pour thème les guerres qui ont jalonné l'histoire de son pays sans pour autant faire un album de protests songs à la mode à la fin  des années 60 et la guerre du Vietnam.
Les arrangements sont un peu moins rock qu'à ses débuts, on trouve même quelques samples ou emprunts et citations.

En extraits, "The words that maketh murder":

ou le très beau "The glorious land" :

et le final "The colour of the Earth" :

lundi 21 mars 2011

This is England : Liverpool (1)

A l'estuaire de la Mersey se trouve la troisième plus importante ville d'Angleterre, derrière Londres et Birmingham. Liverpool (430 000 hab.), important port au XIXème siècle, s'est développé jusqu'à la sévère crise économique que connut la Grande Bretagne dans les années 1970. La ville se consola alors par la domination de son club dans le championnat nationale et sur la scène européenne.


Agrandir le plan

Il faudra attendre cette dernière décennie pour voir la ville remonter la pente grâce à l'attractivité culturelle qu'elle développe depuis quelques années (et l'engouement sur les BEATLES).

C'est au début des années 1980 que Michael HEAD forme THE PALE FOUNTAINS. Il s'inspire de la pop légèrement soul des années 1960, à l'image de celle de Burt BACHARACH, et évidemment des FAB FOUR.
Malheureusement pour lui, et malgré deux très bons disques, l'audience du groupe restera confidentiel. Pourtant, à l'écoute de leur premier single, on aurait pu penser le contraire.
"(There's always) something on my mind" (1982) :

Idem, pour le deuxième single où ce "Thank you" gracieux en diable sera le seul modeste hit du groupe :

Le deuxième album produit par Ian Broudie, un peu plus rock, enterre définitivement le groupe malgré ce "Jean's not happening" (1985) :

Michael HEAD décide de monter un nouveau groupe, SHACK, avec son frère John. Ses gros problèmes d'addiction l'empêchent d'écrire un beau premier album puisque "Zilch" (1988) sera très mal reçu par les critiques et le public, il arrive à écrire de magnifiques chansons.
Il faudra attendre 1995 pour que le groupe sorte le très bon "Waterpistol" enregistré quatre ans plus tôt et qui profitera de la vague britpop.
En extrait, "Hazy" :

Parallèlement, Michael HEAD sort un fabuleux album solo "The magical world of the strands" (1998) où il fait la part belle aux guitares acoustiques et aux mélodies lumineuses. En extrait, "Queen Matilda" :

Sur leur lancée, ils enchainent sur un autre bon album en 1999, "H.M.S. fable". En extrait, "Since i met you" :

Depuis, il sort de nouveaux albums assez régulièrement, et Michael HEAD a même reformé en 2008, pour les 25 ans du groupe, THE PALE FOUNTAINS.

samedi 19 mars 2011

Conseil de lecture

Petit message pour un coup de coeur au rayon BD. Avec un peu de retard puisque le livre est sorti l'année dernière.


Christophe Blain et Abel Lanzac nous livre avec "Quai d'Orsay" (Dargaud) une chronique sur la vie quotidienne d'un cabinet ministériel avec un ministre des affaires étrangères philosophe, grand lecteur (même Tintin) et surtout légèrement dingo Alexandre Taillard de Worms (mais on reconnait facilement Dominique de Villepin), un directeur de cabinet au four et au moulin, des conseillers fayotant ou se tirant dans les pattes et un jeune étudiant thésard embauché afin d'écrire les discours du ministre (qui semble être le fameux Abel Lanzac) et les difficultés de la diplomatie en général.

Le dessin de Blain est formidable puisqu'il réussit à mettre un rythme effréné, à l'image du ministre et de ses changements d'avis ou de ses postures théâtrales.
De plus, c'est parfois très drôle ! (cf. le passage avec les stabilos).

dimanche 13 mars 2011

This is England : Swindon

Située entre Bristol et Oxford, Swindon est une modeste ville anglaise de 150 000 habitants. Pas grand chose à dire de remarquable.

On peut apprécier l'humour de la DDE locale par l'existence d'un rond point assez exceptionnel, appelé "The magic roundabout" qui est le nom anglais de la série pour enfants "Le manège enchanté", et dont vous pouvez constater le schéma ci-dessous:
 
Contrairement aux autres villes anglaises, très peu de choses à dire sur la pop swindonnaise, si ce n'est que c'est dans cette ville que s'est formé, en 1974, le groupe XTC.

Le groupe sort ses deux premiers albums en 1978 sur Virgin. Le groupe mélange plusieurs influences avec l'énergie post-punk alors à la mode.
En extrait, leur manifeste "This is pop" (1978) :

Bien que quintet à l'époque, le groupe est l'affaire du guitariste-chanteur Andy PARTRIDGE et du bassiste (et chanteur) Colin MOULDING. Les compositions seront intégralement signées par les deux compères, sorte de Lennon-McCartney new-wave.
Le succès va arriver rapidement par la sortie de leur troisième album "Drums and wires" (1979) qui s'ouvre par le tubesque "Making plans for nigel" :
Ce tube, signé et chanté par MOULDING, va rendre jaloux PARTRIDGE qui va alors accroire sa prédominance dans le groupe.
Sur sa lancée, le groupe va sortir dès l'année suivante le très bon et plus rock "Black sea", dont est extrait "Generals and majors" :

L'écriture de MOULDING est plus pop avec des mélodies accrocheuses alors que PARTRIDGE écrit des chansons plus complexes, comme l'illustre parfaitement "Towers of london" tirée du même album :

En 1982, le groupe sort un double album "English settlement" qui est une sorte de matrice pour la brit-pop à venir. Ils rendent hommage au fameux "Magic roundabout" dans la chanson "English roundabout". L'écriture du groupe s'affine de plus en plus pour atteindre des sommets. L'album est un vrai chef d'oeuvre.
Lors de la tournée de promotion de cet album, Colin MOULDING est pris d'une crise de panique au début du concert parisien. Après plusieurs jours d'hospitalisation, il décide de ne plus jamais monter sur scène.
Ils sortent deux albums "Mummer" en 1983 et "The big express" en 1984 qui seront des échecs commerciaux (alors que le groupe était aussi vendeur que THE POLICE à la même époque).
C'est alors que le producteur John LECKIE qui enregistra leurs premiers albums leur propose d'enregistrer un mini-album pastiche (avec pochette, lon, etc) rendant hommage au rock psychédélique de la fin des années 60. Étonnamment, ce sera un succès. Cependant, il sortira sous le nom de groupe THE DUKES OF STRATOSPHEAR et le tube sera "25 O'clock" :

Virgin, pas mécontent des ventes, leur propose une reconduction de leur contrat (alors que les précédents échecs devaient plutôt les inciter à mettre un terme à leur collaboration).
Ils sortent alors le conceptuel "Skylarking" (1986) dont est extrait "Dear god" :
Après un nouvel épisode de THE DUKES OF STRATOSPHEAR, le groupe sortira le très bon "Oranges and lemons" en 1989, avec en extrait, "King for a day" :
S'il a fallu 3 ans entre les deux albums, le groupe n'attendra que deux pour sortir une sorte d'"Englis settlement bis" avec "Nonsuch" qui n'obtiendra pas l'audience des précédents albums.
MOULDING produira différents groupes (dont l'AFFAIRE LOUIS TRIO avec "Mobilis in mobile") et PARTRIDGE prendra une sorte de retraite.
XTC ne sortira que deux autres albums, en 1999 et le très pop "Apple venus volume 1" et en 2000 avec le plus rock "Wasp star (Apple venus volume 2)". Depuis, le groupe n'est ni en retraite, ni séparé.

Prochaine étape : Liverpool

lundi 7 mars 2011

This is England : Bristol (3)

Dernière étape à Bristol et c'est le moment d'évoquer un membre du collectif bristollien apparu au cours des années 80, The Wild Bunch.


Outre le futur producteur Nellee HOOPER ou MASSIVE ATTACK, on retrouvait également Adrian THAWS, plus connu sous le nom de TRICKY.

Originaire du quartier de Knowle West, il grandit avec sa grand-mère à la suite du suicide de sa mère, Maxine QUAYE.

Il participe au deux premiers albums de MASSIVE ATTACK mais, très vite, il décide de garder ses compositions pour lui. Il enregistre dès 1993, la chanson "Aftermath" qui avait été refusée par le groupe alors au sommet du succès :

Comme le groupe, il compose une musique mélangeant hip-hop, soul et jazz appelée trip-hop, mais qui va rapidement définir une musique molle pour bar lounge. 
Tout le contraire de la musique de TRICKY qui avec l'aide de la chanteuse Martina TOPLEY-BIRD va sortir un fabuleux premier album en 1995, "Maxinquaye". 
Musiques oppressantes, chants murmurés, une ambiance de moiteur est diffusée tout au long des douze chansons même dans la reprise très métallique du "Black Steel" de PUBLIC ENEMY :

Fort du succès de son album, il enregistre en 1996 un album participatif (avec notamment BJÖRK ou PJ HARVEY) appelé NEARLY GOD, tout aussi angoissant.
En extrait, "Poems", toujours avec Martina TOPLEY-BIRD, ainsi qu'avec l'ancien chanteur des SPECIALS, Terry HALL :

La même année, il sort le complexe "Pre-Millennium Tension" où il essaya de s'éloigner du trip-hop en durcissant les sons.
En extrait, "Christiansands" :

En 1998, il connait un premier coup de mou, avec le très moyen "Angels with dirty faces". Il part aux Etats-Unis enregistré avec DJ MUGGS, metteur en son du groupe CYPRESS HILL, un album plus hip-hop qu'à l'accoutumer "Juxtapose" (1999). 
En extrait, "Contradictive" :

Si l'album est une réussite, ce n'est pas vraiment pas le cas du suivant "Blowback" (2001), où dans un trip californien, il s'associer d'une partie des RED HOT CHILI PEPPERS, ALANIS MORISSETTE ou CINDY LAUPER (?!!!!?). On sent le problème de drogue !
Idem pour le suivant, "Vulnerable" (2003), tout juste sauvé par la première chanson "Stay", back to the reggae roots :

Suivront deux autres albums, "Knowle West Boy" (2008) et "Mixed Race" (2010), mais ils ne rivaliseront pas avec le premier album de TRICKY.

Prochaine étape : Swindon... Où ça ?


mardi 1 mars 2011

This is England : Bristol (2)

Si Bristol est la ville qui a donné naissance au mouvement trip-hop, surtout grâce au collectif The Wild Bunch (mais on y reviendra), elle a également donné naissance à des groupes plutôt exigeants.


Je vous épargne THE POP GROUP ou FLYING SAUCER ATTACK. D'ailleurs, Matt ELLIOTT a participé un temps à ce dernier. 
Il commence à composer des musiques électroniques au milieu des années 90 sous le nom de THE THIRD EYE FOUNDATION influencé aussi bien par le Shoegaze mort quelques années plus tôt ou par la Drum'n'Bass qui fait fureur à l'époque.
Extrait du premier album "Semtex" (1996), "Sleep" :

Il va peaufiner son style en s'inspirant des expérimentations du post-rock pour créer une musique électronique vraiment particulière, n'hésitant pas à sampler des musiques latines (brésiliennes ou espagnoles). 
Il connait ses premières reconnaissances critiques avec son troisième album "You Guys Kill Me" (1998).
En extrait, "I'm sick and tired of being sick and tired" :

Deux ans plus tard, il sort son chef d'oeuvre (si si), "Little Lost Soul", album électro parfait. Si l'utilisation des batteries ne paraient pas d'une originalité extraordinaire (on ira plutôt voir APHEX TWIN ou Michael PARADINAS), celle des voix l'est totalement : il crée ainsi une ambiance sombre, quasiment gothique, parfaitement illustré par le premier morceau "I've lost that loving feline" (et en plus, il a de l'humour !) :

C'est alors que Matt ELLIOTT abandonne complètement les ordinateurs et autres samplers pour faire du folk. Là aussi, il ne va pas faire dans le folk traditionnel.
Il sort sur des micros labels des "Drinking Songs" (2005), des "Failing Songs" (2006) et des "Howling Songs" (2008).
En extrait, le magnifique "Broken bones" (2006) :

Ou le cohénien "Something about ghosts" (2008) :

En 2010, il a repris l'alias THIRD EYE FOUNDATION pour un nouvel album tout aussi joyeux intitulé "The Dark".

mardi 22 février 2011

This is England : Bristol (1)

Bristol fut longtemps un des principaux ports d'Angleterre à destination de l'Irlande avant que Liverpool ne la dépasse au cours du XVIIIème siècle.



Nous sommes donc dans une ville portuaire du Sud-Ouest. Pas étonnant que Bristol soit jumelée avec Bordeaux.

C'est la ville de naissance de Cary GRANT et de Robert WYATT, même si ce dernier est plus connu pour avoir fait parti de la scène de Canterbury (Sud-Est de l'Angleterre) avec son premier groupe SOFT MACHINE.




Il est alors à la fin des années 60, le batteur du groupe de free-rock (ou psychédélique folk ou jazz fusion ou n'importe quoi d'autre) mais également un des chanteurs avec une voix douce et haut perché assez caratéristique. Après quatre albums, il quitte le groupe et commence une carrière solo après l'interlude MATCHING MOLE en 1972.

Entre temps, il connait un accident qui va modifier complètement sa carrière puisqu'à la suite d'une chute de quatre étages (mystère quant à la raison de sa chute), il devient paraplégique.

En 1974, il sort un véritable chef d'oeuvre : "Rock Bottom". Musique en apesanteur tout au long de l'album parfaitement illustrée par la chanson "Sea song" :

Ses compositions assez originales se rapprochent souvent du jazz qu'il adore ou même de musiques contemporaines. Paradoxalement, il connait un vrai succès la même année avec la reprise des MONKEES "I'm a believer".
Il sort un deuxième album plus jazz en 1975 et va continuer régulièrement à enregistrer des oeuvres souvent exigeantes lui réclamant plusieurs années de préparation (en moyenne, six ans entre chaque) et parce qu'il alterne également des périodes de dépression.

En 1983, il enregistre une reprise d'une chanson d'Elvis COSTELLO pour protester contre la guerre des Malouines que provoque le gouvernement de Margaret THATCHER. Il est alors le porte-parole du parti communiste britannique. "Shipbuilding" :

Durant les années 90, il va même connaitre une renaissance artistique qu'il avait un peu perdu dans la décennie précédente grâce aux albums "Dondestan" (1991) et "Shleep" (1997).
En extrait Heaps of sheeps" :

En 2008, Bertrand BURGALAT recrute Robert WYATT pour le poppy "Summer night".

mercredi 16 février 2011

This is England : Oxford (3)

La musique assez exigeante développée par RADIOHEAD, au cours des années 2000, aura influencé plusieurs groupes britanniques. Ainsi, même si on ne pense pas à eux quand on écoute les morceaux de FOALS, on retrouve cet esprit de recherche propre à la bande à Thom YORKE.



Évidemment, on citera d'abord GANG OF FOUR ou les américains de TALKING HEADS influences revendiquées par le chanteur et guitariste du groupe, Yannis PHILIPPAKIS.

Le groupe se forme en 2005 sur des bases de rock jouer de façon quasi expérimentale que les anglais appellent le "math rock".
Le premier single du groupe sort début 2006 et s'appelle "Try This On Your Piano" :


Des critiques vont même jusqu'à citer Steve REICH (faut quand même pas déconner, lui c'est un vrai génie de la musique du XXème siècle).
Ils sortent deux singles en 2007 et vont structurer leurs compositions. Ils sont chaleureusement accueillis par la presse et le public, notamment grâce à la chanson "Hummer" :

Grand espoir attendu pour 2008, le groupe devient quintet et leur manager arrive à contacter David SITEK, l'influent producteur et musicien en vogue avec TV ON THE RADIO, afin qu'il produise leur premier album. 
Cependant, les morveux anglais savent déjà ce qu'ils veulent et décident de tout jeter à la poubelle.
Ils reprennent le mixage et l'album "Antidote" sort en 2008. C'est un succès malgré une formule plutôt complexe.
Véritable tête à claque (faut lire ses interviews), PHILIPPAKIS n'a pas son pareil pour écrire malgré tout des chansons entêtantes comme ce "Cassius" :

A l'été 2009, le groupe retourne en studio pour enregistrer leur deuxième album qu'ils disent plus funk, ce qui dans les faits ne sera absolument pas le cas, même si FOALS va calmer son jeu et ses simplifier leurs compositions. "Total Life Forever" sort en 2010.
En extrait, le vaporeux "Spanish Sahara" :



L'avenir nous dira si FOALS sera le groupe aventureux digne descendant de RADIOHEAD.


Prochaine étape : Bristol.

vendredi 11 février 2011

This is England : Oxford (2)

Le groupe le plus important originaire d'Oxford est RADIOHEAD. Pourtant à la même époque, et en pleine vague britpop, un autre groupe a eu un important succès.


C'est au début des années 1990 que se forme le trio SUPERGRASS, formé par Gaz COOMBES (chant, guitare), Mick QUINN (basse) et Danny GOFFEY (batterie).
Rapidement, ils signent chez Parlophone, également label de RADIOHEAD, et sortent début 1995, leur fulgurant single "Caught by the fuzz" :

En mai de la même année, leur premier album "I should coco" sort. Ils jouent une pop-rock influencée par les BUZZCOCKS ou les KINKS. Le groupe se distingue par une énergie sur scène incroyable (pour les avoir vu à cette époque). L'album est un concentré de classique, il n'y a pratiquement rien à jeter, comme le très bon "Alright" :

Ils enchainent les tournées et les succès qui ne se dément pas avec la sortie de leur deuxième album "In it for the money" (1997).
En extrait, "Richard III" :

Avec une régularité de métronome, ils sortent leur troisième album (éponyme comme on dit) en 1999. Ils apportent quelques nuances à leur style. Moins pressés, ils réussissent un peu à se poser, comme le montre la chanson qui ouvre l'album "Moving" qui rappelle un peu l'autre groupe d'Oxford et signé sur le même label :


Le groupe fait une pause et profite pour engager définitivement Rob COOMBES, frère de Gaz et pianiste qui accompagnait le groupe sur scène depuis les débuts. Leur quatrième album "Life on other planet" sort en 2002. Il paraît que le groupe s'est inspiré de la radio Nostalgie pour écrire l'album lorqu'ils étaient en vacances dans le sud de la France.
Trois ans plus tard, alors que le groupe se cherche, après la mauvaise réception du précédent album, ils sortent "Road to rouen", hommage au "Road to ruin" des Ramones et à la ville où ils enregistrent leur cinquième album. Les morceaux sont plus longs, plus complexes, le groupe lorgnant de plus en plus vers les Etats-Unis. L'album débute par l'épique "Tales Of Endurance (Parts 4, 5 & 6)"


Le groupe sort encore un album en 2008 avant de se séparer en 2010.

mardi 8 février 2011

This is England : Oxford (1)


A un peu plus de 100 kilomètres de Birmingham par le sud, on trouve la célèbre ville d'Oxford. Et quand on parle d'Oxford, on pense d'abord à la célèbre université britannique fondée au XIIème siècle.


Il est vrai que la ville compte pratiquement 20 % d'étudiants. Du coup, elle a accueilli plusieurs personnalités célèbres en tant qu'élève ou professeur (et notamment Lewis Carroll comme professeur de mathématiques).

C'est vers la fin des années 1980 qu'Andy BELL et Mark GARDENER fondent le groupe RIDE. Le groupe est complété par le bassiste Steve QUERALT et le batteur Laurence COLBERT. Les 4 adolescents sont étudiants et ont pour passion commune le groupe de Manchester THE SMITHS, mais également, le groupe écossais THE JESUS AND MARY CHAIN.

Des premiers, ils retiennent surtout les mélodies et le son byrdsien de la guitare de Johnny MARR. Des seconds, c'est le bruit des guitares saturées qu'ils utiliseront allègrement, surtout pour les premiers maxis.
En effet, le groupe va être un des initiateurs du mouvement shoegaze au cours de cette période 1989-1992.

En 1990 sort le premier maxi du groupe avec notamment la chanson "Drive blind" :

Des guitares bruyantes, un chant le plus blanc possible, assez proche finalement du CURE de "Faith", ce sera leur marque de fabrique.
En octobre 1990, RIDE sort son premier album, le fantastique "Nowhere". La pochette, le titre, tout est fait pour montrer le malaise adolescent, et cette formule fonctionne bien. Le groupe n'oublie pas d'enregistrer des chansons un peu plus légères en variant les orchestrations, comme l'atteste la guillerette "Vapour trail" :


Le groupe connait un énorme succès au Royaume-Uni, et dans les référendums de fin d'année. Ils tournent sans arrêt. En extrait, "Dreams burn down" :

Le groupe arrive malgré tout à enregistrer un deuxième album, assez bon pour le coup, qui sort en 1992 précédé par un single de plus de 8 minutes, "Leave them all behind" (ici en version MTV, c'est à dire réduit de moitié)  :

Les tensions entre les deux leaders, BELL et GARDENER, commencent à se faire sentir, et une pause est décidée au cours de l'année 1993. Cependant, elle se révèlera fatale puisque le groupe sera dépassé par la vague brit-pop (OASIS, BLUR...) qui sonnent l'abandon des guitares saturées et des mélodies introspectives.
RIDE sort encore deux albums assez indigestes en 1994 et 1996 où les égos l'emportent sur la cohésion du groupe qui se sépare dans la foulée en 1997 dans l'indifférence générale.

vendredi 4 février 2011

This is England : Birmingham (4)


Comme je l'avais annoncé, il y a quelques jours à l'annonce de la disparition de leur chanteuse, il était prévu, lors de l'étape birminghamoise, de parler de BROADCAST.

Si le groupe a eu des formations à géométries variables, le noyau central du groupe est (était) composé de Trish Keenan et de James Cargill. Ils commencent à jouer au milieu des années 1990 s'inspirant de THE UNITED STATES OF AMERICA, groupe psyché-pop américain de la fin des années 60, et de STEREOLAB.
C'est d'ailleurs sur le label de ces derniers qu'ils sortiront un de leurs premiers singles "The book lovers" (1996) :

Après plusieurs maxis, ils signent chez le label hyper hype de l'époque Warp. Si ce dernier est plus connu pour des musiques électroniques ambients, la pop légèrement matinée d'électro se marie finalement bien avec la philosophie du label découvreur et novateur.
Ces maxis seront regroupés dans la compilation hautement recommandable "Work And Non Work"  (1997).

Il faudra attendre trois ans pour voir le groupe sortir son premier véritable album "The Noise Made By People" (2000). Véritable merveille pop, la voix mélancolique et douce de la chanteuse se pose gracieusement sur les musiques rétros du groupe. En extrait, "Come on lets go" :

En 2003, le groupe sort son second album, "Haha Sound". L'accueil des critiques est très bon, même si les ventes ne suivent pas. Il est vrai que la formule du groupe peut paraître incongrue. Ils composent des chansons toujours aussi merveilleuses, comme avec ce "Winter now" :

Le troisième album "Tender Buttons" ne sort que deux ans plus tard. Le groupe abandonne le son des années psyché pour s'inspirer plutôt de celui des YOUNG MARBLE GIANTS. Cela déconcertera les premiers fans mais ne leur fera pas gagner des nouveaux. Le groupe perd alors plusieurs membres. Ce sera le dernier véritable album du groupe jusqu'à la disparition de la chanteuse, emportée par une pneumonie à l'âge de 42 ans.
En extrait, "Black cat" :

Ainsi se termine le parcours musical de la seconde ville anglaise. Prochaine étape : Ox4.

mardi 1 février 2011

This is England : Birmingham (3)

 
C'est à la fin des années 60, à Birmingham, que le guitariste Tony IOMMI et le batteur Bill WARD ont eu l'idée de créer un groupe de blues à ambiance lourde. On ne parle pas encore à l'époque de Heavy Metal.
C'est avec le recrutement du bassiste Geezer BITLER et du chanteur Ozzy OSBOURNE que se parachève les premiers pas de BLACK SABBATH.

Le nom du groupe s'inspire du titre anglais du film de Mario BAVA "I tre volti della paura" (1963). Les lectures de BUTLER sur la magie noire vont inspirer le groupe pour créer une ambiance lourde et pesante, ralentissant même le rythme, alors que beaucoup de groupes accéléraient.

Le premier album du groupe (éponyme comme on dit) sort en 1970 et devient disque d'or aux Etats-Unis dès l'année suivante. L'album de BLACK SABBATH, "Black Sabbath" commence naturellement par "Black sabbath" :

Le groupe conforte sa popularité avec l'album qui sort en fin d'année 1970, "Paranoid". Véritable classique du rock, il contient outre la chanson qui donne le titre à l'album et qui reste un morceau écrit pour combler l'album, mais également, "Iron man" et surtout le génial "War pigs", véritable hymne contre la guerre du Vietnam :

Ils enchainent plusieurs albums "Master Of Reality" (1971), avec le riff de la mort d'"Into the void", ou "Children of the grave" :

"Vol. 4" (1972), avec son ode à la cocaïne "Snowblind" ou encore "Sabbath Bloody Sabbath" (1973), avec la chanson titre en extrait :

"Sabotage" en 1975 et "Technical Ecstasy" (1976). Mais le groupe empétré dans de gros problèmes de drogues commence à tourner en rond et à perdre son originalité surtout lorsque la vague punk vient les balayer. La mode n'étant plus aux longues compositions et aux quinze milles changements d'accords.
Après la sortie de l'album "Never Say Die!", Ozzy OSBOURNE quitte le groupe (ou se fait virer, c'est selon). BLACK SABBATH recrute alors l'ancien chanteur de RAINOW, Ronnie James DIO, enregistre "Heaven And Hell" et renoue enfin avec le succès qui l'avait quitté depuis cinq ans. Extrait de l'album "Neon knights" :

Après l'album "Mob rules" (1981), DIO quitte le groupe et est remplacé par l'ancien chanteur de DEEP PURPLE, Ian GILLAN. Le groupe connait par la suite une instabilité et ne sort plus de disques importants durant les années 80 et les décennies suivantes. Après Ozzy OSBOURNE fit de la télé... C'est dur de vieillir dans le Heavy Metal !


lundi 31 janvier 2011

R.I.P. : John BARRY (1933-2011)

Avant d'être le premier mari de Jane BIRKIN, John BARRY fut surtout un immense compositeur de musiques de films et un des plus importants arrangeurs des années 60.


Il signe les arrangements du thème composé par Monty NORMAN pour la série cinématographique "James Bond" à partir de 1962 :


C'est un des premiers compositeurs a utilisé la guitare électrique dans les arrangements de l'orchestre (qu'utilisera énormément Ennio MORRICONE).
Fort de ce succès, il composera certains titres ou arrangera plusieurs morceaux pour garder la même ligne esthétique dans la série.
Une de mes préférées, Nancy SINATRA dans "You only live twice" (1967), mais on aurait pu mettre "Goldfinger" et ses trompettes monstrueuses :


En France, le thème de la série "Amicalement vôtre" (1971) connait également un succès fulgurant grâce notamment à l'utilisation des premiers synthétiseurs (et du basse au son hallucinant !) :


Hormis la série des James Bond, il réalisa plusieurs BOG (Out of africa, Danse avec les loups...) mais une des plus émouvantes reste celle de "Macadam cowboy" (1969) où l'harmonica est d'une irrésistible tristesse :

jeudi 27 janvier 2011

This is England : Birmingham (2)


C'est en 1964 que se forme à Birmingham, THE MOODY BLUES. Le groupe signe avec DECCA RECORDS.
Grâce à une bonne promotion, leur deuxième single est un succès en Grande Bretagne. En extrait, donc, "Go now!" :

Le groupe, comme beaucoup de groupes britanniques de l'époque à l'image des ROLLING STONES, de THEM ou des WHO, mélange le rock avec le rythm'n'blues. Cependant, durant deux ans, ils ne vont plus connaitre de succès, sauf en France, où le single "Bye Bye Bird" se classe dans les hits parades :

Le groupe continue les galères, le chanteur Dennis Laine quitte alors THE MOODY BLUES début 1966. C'est alors que le groupe change de direction et décide de créer une musique avec des airs symphoniques. Ce sera le deuxième album "Days of future passed" (1967) qui sera un carton mondial, notamment avec la magnifique chanson "Night in white satin" :

L'album est fait de longues plages orchestrales conçues comme une suite de thèmes se terminant par ce morceaux bien plus long sur l'album.
Le groupe use (et abuse) du Mellotron (cf. image) qui devient sa marque de fabrique (et une manière de promouvoir cette instrument conçu à Birmingham.

Ils vont continuer dans ce registre de pop-rock symphonique devenant de plus en plus pompeux (et donc pompant) pour disparaître en 1974.
Les reformations des années plus tard ne seront que l'objet de remplir la cagnotte. Cependant, ils ont écrit un des plus grands morceaux de la pop des années 1960.

lundi 24 janvier 2011

This is England : Birmingham (1)

Birmingham est la deuxième ville la plus peuplée du Royaume-Uni (derrière Londres, n'est-il pas ?) avec plus d'un million d'habitants.

Moins connue que Manchester ou Liverpool, elle est pourtant une des principales places fortes en matière d'industrie ou de services bancaires (la Lloyd's bank et la HSBC ont été créées à Birmingham).
Elle fut, dès le XVIIIème siècle jusqu'au milieu du XXème, la locomotive de l'industrie britannique.
C'est à Birmingham que vit le jour Sir John Cadbury, mais également le pilote de F1, Nigel Mansell.

Jeff Lynne, fondateur du groupe ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA, est un musicien aussi mégalo que génial. Il va, pendant une décennie vouloir faire de la pop orchestrale de mauvais goût avec un talent impressionnant qui force le respect.

ELO, pour les intimes, est créé après la séparation des Beatles qui est une importante influence. Le groupe veut reprendre le flambeau mais en rajoutant du bon vieux rock'n'roll à papa.

Les débuts du groupe sont encore timides puisqu'ils osent à peine mettre quelques violons par ci, par là,  comme dans leur reprise de "Roll over Beethoven" de Chuck Berry qui débute par du... Beethoven (1973) :


Mais Jeff Lynne pense aller beaucoup plus loin et plus haut dans l'espace (grand thème de pas mal de ses disques).
Avec l'album "Eldorado" (1974), mais surtout avec les deux suivants, "Face the music" (1975) et "A new world record" (1976), le groupe va connaître un succès fulgurant, notamment avec le (très bon) single "Evil woman" (1975) :

Puis, les chevilles enflant avec les ventes d'albums, Jeff Lynne et son groupe commencent à faire des tournées gigantesques avec show pyrotechnique à la Star Wars, des albums pompeux et de plus en plus pompants.
Au passage, ils abandonnent les violons pour des synthétiseurs mais n'oublient pas la pop, comme le montrent leur plus gros succès "Last train to London" (1979) :

Le punk et la new wave auront finalement la peau du groupe, et ils se séparent au milieu des 80's dans l'indifférence générale. Pourtant, le groupe restera une influence importante pour un groupe comme GRANDADDY qui voulait également faire des symphonies avec 2 synthétiseurs (mais sans la mégalomanie de Lynne).

Dernièrement, SFR a illustré une de ses campagnes publicitaires par leur très beatlesien "Mr Blue Sky" (1978) :